J’ai enfin vu comment est coulée une dalle (chape) d’un bâtiment !
Nous en étions restés dans le précédent papier au ferraillage. L’opération suivante est le coulage. Pour la dalle de l’auditorium, le seau de la grue fut encore utilisé (500 litres de contenance maxi.), procédé long, mais moins fastidieux que l’antique brouette. Une journée a néanmoins été nécessaire pour la réalisation de la dalle (environ 150 m²) à trois maçons !

Pour la dalle de la salle de restauration, la proximité du camion toupie permit l’utilisation de la pompe à béton. Un engin assez impressionnant avec sa lance se déployant automatiquement et téléguidée, qui fut passée ici au-dessus du mur du vieux moulin pour envoyer le béton verticalement. Au préalable, un muret de fondation de poteaux avait été coulé quelques jours plus tôt.

Voici le déroulé de la mise en oeuvre : un premier maçon dirige le jet de béton, une tâche très physique. Le deuxième étale et aplanit le béton selon les cotes relevées par le troisième maçon. Au final, tout le monde patauge dans le béton, ça gicle de partout. D’anciens souvenirs d’enfance reviennent peut-être, ceux de bains de boue ludiques, mais rien à voir franchement avec ce qu’est le coulage d’une dalle.




Une fois le béton coulé, il est lissé par vibrations avec une lissarde à béton qui va faire que le ciment va apparaître en surface. Puis les bords sont aussi aplatis au platoir ou à la truelle.
Total : deux heures de travail, pour un espace plus réduit (70 m²), certes, mais quand même. Le renfort d’une toupie a été nécessaire pour tout faire, et pendant que la pompe était à Nouara, les maçons en ont profité pour couler le chaînage du muret reconstruit en haut du mur de la salle de restauration et séparant cet espace de celui des voûtes.


D’aucun maintenant risquent de me dire : du béton, encore du béton, dans un édifice ancien, et le traditionnel alors ! Je répondrais alors :
« Nous sommes dans un Établissement Recevant Public dont la construction ou la réhabilitation doit répondre à des normes. »
– Le béton au chanvre est certes autorisé, mais dans les ERP de catégorie 5 seulement, inférieure à celle de Nouara, de catégorie 3 (pouvant recevoir plus de 300 personnes simultanément).
– La construction en béton de terre ou en terre crue aurait pu être une possibilité, sauf que, comme le moulin de Nouara sera un ERP de catégorie 3 dans une zone de sismicité faible, le long d’une pente, des normes sont applicables, et la terre n’entre pas dans les matériaux acceptés dans la reconstruction ou la construction. Sont pris en compte le béton, le métal, le bois et la maçonnerie.
Heureusement, les parties encore en place n’entrent pas dans ces normes, celles en pierre et en terre !


bravo, tout le monde a bien travaillé !!!